18 La préhistoire dans le contexte de la communication humaine

imageLes médias de communication de l’époque préhistorique au moyen âge

Dans cette partie du texte, on interroge les médias de communication exploités par l’homme avant l’arrivée de l’imprimerie et toute la suite des effets d’alphabétisation et de literacie. Donc, il s’agit de l’art rupestre, des outils primitifs, et de la circulation des informations et textes par la seule voie orale.

La  Préhistoire (portail) en Europe s’étend de l’an -1 MA à -4.000 avJC.  On l’appelle l’Âge de la pierre, ou les périodes paléolithique, mésolithique et néolithique (Λίθος / lithos = pierre), car les humains créaient leurs outils surtout en pierre, mais aussi d’os et  de bois.  La période géologique correspondante est le Pléistocène, connue pour ses glaciations.

Dans le temps préhistorique on distingue de différentes périodes selon les traces  d’industrie que nos ancêtres ont laissé : l’âge de la Pierre  taille (paléolithique), l’âge de Pierre polie (neolitique), l’âge des métaux.

Les chasseurs-collecteurs du Paléolithique du continent eurasiatique  vivaient  dans un environnement avec des  variations climatiques avec un paysage couvert de taïga, de toundra, de steppe ou le paysage de prairie coupée  de bois ou de forêt.

Pendant le maximum de la glaciation (entre -22 000 et -20000 ans) l’aspect du continent eurasiatique est donc très différent , les vallées de la Seine, de la Loire et de la Gironde se prolongent loin vers l’Ouest. Les cultures du Paléolithique supérieur sont étudiées  sur l’observation des divers aspects de l’outillage trouvé  sur des territoires différents.

Le Paléolithique supérieur est également marqué par une nouvelle étape technologique. L’exploitation  d’une surface préparée pour le débitage permet  d’obtenir  un grand nombre de supports allongés pour les lames.

Celles-ci sont le support d’outils légers, diversifiés et efficaces :

1) lames brutes  ou couteaux pour le travail  de boucherie des animaux chassés ;

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 2)grattoirs  pour le travail des peaux animals, du bois végétal;

 

3) burins pour des matières osseuses et des pierres,

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4) de javelots pour la chasse.

imageLes choppers (galet aménagé) et chopper-tools (aménagés des deux faces) ressemblaient peut-être à celui que Dr. MJ vous a montré en classe.

 

Vue sur le Lac de Chalain depuis le belvédère de Fontenu 01

 

 

 

 

 

 

Les hommes de cette période vivaient dans des grottes et cavernes, s’alimentant par prédation : ils étaient chasseurs-cueilleurs (ci-inclus, la pêche et le charognage)A – D.  Ils se servaient d’outils rudimentaires. Pour voir comment ils vivaient, cliquez ce lien et suivez les instructions : http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/chalain/fr/index2.html

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D’après André Leroi-Gourhan, c’est le fait de l’Hominidé de se relever en ambulation bipède (la bipédie) qui permet l’évolution vers l’Homme tel que nous le connaissons aujourd’hui : le homo sapiens.  Le trait le plus distinctif est le langage et qui se relie au sapiens, c’est-à-dire, au savoir.  D’autres citent l’alimentation de la viande pour la croissance cérébrale nécessaire au développement vers les connaissances humaines.  En gros, on cite les capacités suivantes comme propres à l’Homme: la bipédie, l’évolution crânienne, les activités culturelles, et l’évolution technique et sociale.(1)

 

Il est très important de noter que la discipline de la Préhistoire se constitue au 19e siècle.  La possibilité occidentale et moderne de se voir et de s’étudier relève des changements scientifiques voire épistémologiques de l’Après-lÂge des lumières (18e siècle). Michel Foucault, dans son oeuvre là-dessus–Les Mots et les choses–explore le moment charnière entre le savoir classique (grammaire générale, histoire naturelle, la richesse) et la modernité (la linguïstique, la biologie, l’économie).

 

Le sens du mot préhistoire relève de l’idée qu’il y avait un moment avant que commençat l’Histoire.  Avec H majuscule, le mot «Histoire» réfère à une version acceptée, surtout sous forme écrite, pour se faire mémorialiser. Et ceci, après l’invention d’un système d’écriture.  L’écriture se manifeste, certains disent, vers 3000 BCE avec les Sumériens et les Égyptiens.

 

Ce que l’on lisait avant l’écriture graphique c’était des signes naturels (traces des animaux, saisons, vols d’oiseaux), les gestes et mouvements d’autres personnes et groupes (ci-inclus les menaces d’un animal, tel un serpent), les indices d’une source d’eau ou d’une végétation comestible, des truffles cachés par exemple.

 

L’industrie humain d’après Leroi-Gourhan et Michel Serrès s’explique d’une façon du vouloir de rallonger et extérioriser les capacités physiques et mentales.  Donc, les crochets et galets aménagés ressemblent aux ongles, les lances et flèches aux bras, les miroirs aux yeux, les roues aux jambes, les dessins et la parole aux idées et mémoires.

 

Il y avait aussi de l’art préhistorique bien que l’on ne sache pas toujours ni sa place dans les milieux sociaux de l’époque ni le sens que les ‘lecteurs’ préhistoriques en aurait tiré.

De la période paléolithique inférieure en Europe (1 MA à 300.000 ans bp), on voit:

  1. de ‘jolis’ objets stockés (galets, bifaces, pierres fossilées)
  2. l’usage des colorants
  3. des créations sans usage quelconque (bolas et bifaces symétriques)

Pendant le  paléolithique moyen débutent les décorations sans fonction, telles les pierres et os gravés ou bien des bijoux de coquillages (eg. Blombos). En Europe et en Palestine, on a trouvé des vestiges culturels des Néandertaliens vers -70.000 avJC.  On estime aussi que ceux-ci avaient une capacité linguïstique d’après la forme de leur larynx, leur ADN, et un os hyoïde (sous la langue et nécessaire à l’élocution) récemment decouvert et des outillages qui montrent suffisamment de capacité intellectuelle. Par leurs sépulcres et des gravures, on reconnaît le début d’un sens artistique.

 

La Grotte de Chauvet vous invite à parcourir ses cavernes pour experimenter une visite virtuelle : http://archeologie.culture.fr/chauvet/fr

Voici des liens aux descriptions de plusieurs grottes contenant de l’art rupestre ou pariétal :

La Grotte Cosquer

La Grotte de Chauvet

La Grotte de Gouy

La Grotte de Niaux

La Grotte de Lazaret et aussi ici

 

Pour l’art de la période paléolithique supérieure (à voir Wikipédia fr)

 

Les récits oraux captent la mémoire des âges depuis l’origine de la parole.  La structure même des contes et des chansons sert à garder plus fixément le contenu d’un mythe, d’une épopée ou d’autres textes de longue durée. Le rythme, la rime, l’assonance, les répétitions ( surtout en triple ) renforcent la mémoire.  Parfois les performances des ‘textes’ oraux s’étendaient au delà d’une semaine.  Une classe entière de griots passait–et chez certains passe toujours–la tradition orale de père en fils, de mère en fille : c’est leur métier tant que le reste du groupe chasse, cueille, plante, veille, laboure.  Mais la possibilité d’avoir des membres d’une tribu qui ne font que cela implique déjà des stockages alimentaires suffisants donc une économie de moins en moins chasse-cueillette, plus pastorale ou agricole, ce qui s’est instauré il y a 10.000 ans.

 

Nous répérons les restes de cette oralité primaire dans nos efforts généaologiques. Aujourd’hui on se sert de Ancetry.com et des ressources des recensements aux bibliothèques et en ligne, mais peu avant, on passait l’histoire familiale de bouche en oreille : Roots nous offre un exemple récent.

 

De nos jours, l’oralité se remplace par des monuments : que ce soit la Bibliothèque Nationale ou les milliers de musées qui garde la mémoire humaine. Ce film, Toute la mémoire du monde, de la BNP nous en sert d’image mouvement :

 

On pense souvent à la parole et aux média paroliers pour les traces des activités humaines. Mais la danse transmet des informations aussi. Pour réfléchir à la danse, regardons ici.

 

Pour la musique, ici.

“Il est difficile de dire où exactement la musique est née, et à partir de quel moment on différencie un cri d’un chant. On a retrouvé des instruments datant de la période préhistorique (flûte, lithophone). Mais la musique proprement dite, si l’on entend par là une organisation systématique d’un ensemble de production sonore à partir d’instruments divers, date elle de la civilisation sumérienne, soit environ -3000 avant J-C, en Mésopotamie. De là elle s’est propagée en Egypte. Il semblerait que dans le même temps la Chine, la Perse et l’Inde ont aussi développé une musique particulière. De là, suite aux influences égyptienne et indo-persane elle se serait propagé en Grèce et en Occident. Plus tard, c’est les religions qui ont colporté la musique, notamment la Chrétienté et l’Islam.” wikipédia fr “Histoire de la Musique/Les musiques du monde”

 

Les instruments musicaux s’annoncent tôt. On voit par exemple, les cercles de tambours tôt. Tout récemment, on a découvert des instruments en pierre dont jusqu’à aujourd’hui, on ignorait leur fonctionnement musical (reportage NPR du 16.9.18)

 

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