38 L’histoire du tatouage

Piper Lynch

Alors qu’aujourd’hui les tatouages ont changé leur signification à travers le temps et l’appropriation et sont parfois des expressions sans signification mais créatives par des artistes, ils sont enracinés dans l’identification avec une histoire riche et ancienne dans de nombreuses cultures.  Le but du tatouage provient de l’appartenance à une tribu de personnes. C’était un signifiant de qui on était et c’était un mode de socialisation.  (Metronews, 2014). Le tatouage est tout autant une méthode de communication corporelle qu’autre chose et il a traversé de nombreuses frontières. Pour plonger dans l’histoire du tatouage, il faut remonter 5000 ans en arrière.

Un corps préservé connu sous le nom de “Homme de Glace” qui a été retrouvé dans la région italo-autrichienne remonte 5300 ans. Il avait 61 tatouages qui étaient de simples coups sur ses jambes. Ces tatouages n’étaient pas exactement utilisés comme un signe de son identité, mais probablement comme une méthode pour traiter l’arthrite par des incisions au charbon de bois. (Geoffroy, 2018).

                   

 

C’était connu comme un signe d’identité, un rite d’initiation ou une marque protectrice dans de nombreuses cultures avant le 18e siècle parmi les Celtes, les Japonais, les Égyptiens et les Polynésiens. En fait, l’origine du mot trouve son origine dans la culture polynésienne à travers sa pratique ancestrale, comme on l’appelait «tatau», signifiant «écrire», dans un but de modification corporelle. Par exemple, le motif de tatouage océanique symbolise une signification spirituelle en tant que lieu de repos final, l’au-delà, la persistance et ses ancêtres. (Coin Tatouage, 2014).

<< tatau >>

Autres exemples de tatouages d’identité culturelle et de leurs significations spirituelles:

  • Noeud Celtique: Symbolisent un lien éternel entre deux personnes ou les humains et la nature; vie éternelle. (Similaire à l’océan polynésien).
  • Image de Ryu japonais: le dragon; symbole de profonde bénédiction, sagesse et force.

  • Oeil d’horus symbole égyptien: protection dans l’au-delà; puissance; pour conjurer le mal.

Cependant, au fil du temps, les tatouages sont devenus plus connus dans le monde en raison de l’expédition dans différentes cultures ou ont perdu leur acception décorative, et ont été utilisés pour d’autres raisons telles que la marque d’un criminel ou d’un prisonnier. Cette idée a été adoptée par de nombreuses cultures y compris le Japon pendant la periode Meiji “1869″, connue sous le nom de «irezumi», elle était synonyme de punition, une pratique forcée pour désigner les criminels japonais. De même à ce changement de sens, l’utilisation de tatouages pour la déshuminsation s’est produit en esclavage au cours du 18ème siècle de Le Code Noir à travers le «marquage» des esclaves, revendiquant la propriété d’une personne. (Metronews, 2014).

Il convient de noter qu’à cette époque du Code noir et dans la colonisation française des Antilles, le châtiment corporel d’esclaves d’être marqué d’un symbole de «fleur de lis», symbolisant la couronne de France, était courant. (Colbert, 2020). Au XIXe siècle, les autorités françaises utilisaient régulièrement ce symbole comme marque de punition pour les criminels. Aujourd’hui, c’est un tatouage très courant patrimoine français, avec une histoire sombre.

Au fur et à mesure que l’histoire a progressé, le langage corporel du tatouage a été récupéré ou approprié. Par exemple, la pratique japonaise de «irezumi», autrefois une forme de liberté limitée, est devenue une belle pratique artistique, récupérée pour présenter des illustrations et des motifs de la culture japonaise. Dans le cas d’appropriation et de normalisation dans la société occidentale, les marins de la marine pendant la Seconde Guerre mondiale qui ont visité les îles du Pacifique Sud se sont approprié leurs pratiques de tatouage comme culture, d’où provient une grande partie du style occidental des tatouages aujourd’hui.

Il y a aujourd’hui plus de 2000 magasins de tatouage en France, depuis une longue histoire d’évolution du tatouage. Dans leurs adaptations modernes d’aujourd’hui, il est important que les anciennes pratiques de tatouage conservent leur histoire aux cultures qui les ont établies, sans perdre leur signification originale, ni rendre hommage à leur rôle dans la colonisation. Les tatouages peuvent symboliser la solidarité pour beaucoup de gens, un mémorial de l’ascendance ou un marquage d’un groupe de sous-culture comme rébellion. Elle est largement acceptée par les jeunes et permet à un corps d’être consommé comme média. C’est finalement une pratique d’expression de soi et d’identification, alors que la société évolue vers un environnement plus tolérant des les tatouages.

 

Questions

Les tatouages devraient-ils toujours avoir un sens?

Est-ce que la signification culturelle est importante dans la pratique de l’art?

Quelle est la différence entre la récupération et l’appropriation?

 

 

Ouvrages Cités

Cnaudin, (n.d.). Code noir de Colbert (édit sur les esclaves, 1685). Retrieved December 01, 2020, from https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4117-le-code-noir-ou-edit-sur-la-police-des-esclaves-1685.html

Geoffroy, R., & Monde, R. (2018, March 10). Le tatouage, un art primitif devenu populaire. Retrieved December 01, 2020, from https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/03/10/le-tatouage-un-art-primitif-devenu-populaire_5268864_3246.html

Metronews. (2014, March 06). Le tatouage, toute une histoire. Retrieved December 01, 2020, from https://www.lci.fr/conso-argent/le-tatouage-toute-une-histoire-1544821.html

Wood, S. (2020, October 07). From punishment to protest: A French history of tattoos. Retrieved December 01, 2020, from https://theconversation.com/from-punishment-to-protest-a-french-history-of-tattoos-62838

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