2 Définitions & étymologies du mot « médium/média »

Les questions dirigeantes du chapitre :

D’où vient le mot « média »  ?

Comment s’est-il transformé du latin en français moderne ?

Quelle est son histoire depuis ses origines jusqu’à ses usages en français aujourd’hui ?

Quels autres mots apparentés vient de sa racine  ?

 

 

“Des médias de plus en plus concentrés, des journalistes de plus en plus dociles, une information de plus en plus médiocre. Longtemps, le désir de transformation sociale continuera de buter sur cet obstacle.”
Serge Halimi – Les nouveaux chiens de garde, 2005

Définition de média

Du site Toupie.org, on cite cette définition étymologique :

Etymologie : du latin medium (dont il est le pluriel), moyen, milieu, lien.

Un média est une institution ou un moyen impersonnel permettant une diffusion large et collective d’informations ou d’opinions, quel qu’en soit le support. Exemples : la radio, la télévision, la presse, les livres, la publicité, etc. Il permet de communiquer vers un très grand nombre de personnes sans qu’il y ait possibilité de personnaliser le message. On parle aussi de mass-média.

Les principaux supports de diffusion ou de transmission de l’information sont :

  • les messages écrits (presse, édition, affichage publicitaire)
  • la radiodiffusion hertzienne (radio)
  • la télédiffusion hertzienne, cablée ou par satellite (télévision)
  • la projection cinématographique (film, documentaire, publicité)
  • le réseau Internet (sites d’information, de propagandes, spams)

à voir aussi : Média

 

Ce qui suit est une autre définition tirée de https://www.cnrtl.fr/definition/media :

SOCIOL. DE LA COMMUN., PUBLIC.

A. − Plur. de médium (v. médium I B 2).

B. − Au plur. Abrév. usuelle de mass(-)media. Média de pressemuraux (Quillet 1965). Médias visuels, auditifs, audiovisuels (Wellhoff Comm. 1977). Les principaux média: cinéma, affichage, postes radiophoniques (Le Monde, 12 janv. 1968ds Gilb. Mots nouv. 1971 et Gilb. Mots contemp. 1980).Le livre a influencé les media et les media influencent désormais le livre. Cinéma, radio, télévision ont quitté la phase de l’imitation pour passer dans celle de l’originalité (Le Livre fr.,Paris, Impr. nat.,1972, p.364).Pour tous les ouvriers et les paysans étudiés, la télévision a supplanté tous les autres médias et tend à devenir le mode privilégié de connaissance (Le Monde,20 mai 1967).

− Emploi subst. masc. sing. V. mass medium et médium de masse (rem. s.v. mass(-)media).Chaque media offre le choix entre un certain nombre de supports constituant un même moyen d’expression. (…) la presse est un media, qui commande une certaine forme d’expression: l’annonce − et qui laisse ensuite la possibilité de choisir entre de nombreux supports : Figaro, Monde, Paris-Match, Télégrame de Brest, etc. (P. HerbinVocab. de la Public.,Lagny, éd. de la Gourdine, 1964, p.111, s.v. support).La presse est un media, le «Figaro» est un support; de même la radio est un media, tel émetteur périphérique est un support (Lemeunier1969).

Rem. On rencontre la forme médium comme sing. de média(s) (comparer avec médium I B 2). La radio-télévision est médium, de même que la presse, l’affiche, le disque: Simultanément, quatre expositions viennent de se tenir à Paris sur ce médium, l’affiche (France-Soir, 1972 ds GiraudPamart Nouv. 1974). Les problèmes nombreux qui se posent à la télévision en tant que médium spécifique et relativement jeune (Le Monde, 28 mai 1978 ds Gilb. Mots contemp. 1980).
− En appos. avec valeur adj. Médias [nom de revue] (…) explique les audiences des médias, diagnostique les capacités médias des agences de publicité (Office universitaire de presse, Catal. du 1ersemestre 1981, p.11).

REM. 1.

Médiathèque, subst. fém.Lieu où sont rassemblés et où peuvent être consultés différents média(s). Seule l’infrastructure nationale des bibliothèques pourra rendre possible l’utilisation du disque et de toutes ses ressources. (…) il sera souhaitable pour les mêmes raisons que les vidéo-cassettes soient dès leur apparition sur le marché intégrées au petit monde des bibliothèques. Ainsi, la bibliothèque semble-t-elle avoir vocation à devenir «mediathèque» et à joindre aux témoignages de la culture écrite, les témoignages de l’image et de la parole dans l’intérêt même du public (Le Livre fr.,Paris, Impr. nat.,1972, p.378).À Elgin (Illinois) a été ouverte une médiathèque pour enfants de moins de 6 ans: on y trouve livres, audio-visuel, jouets, puzzles, animaux (Médiathèques publiques, 1979, t.13, no51, p.42).

2.

Médiatique, subst. fém.,,Association des technologies de la communication (vidéo, télématique, micro-informatique, réseaux, banques de données, images, son)“ (01 Informat.,1981, no150, p.146). Les enjeux de la nouvelle informatique, de la bureautique, de la télématique et de la vidéomatique, en un mot: les enjeux de la «médiatique», sont considérables et aussi bien, industriels ou économiques, que sociaux et culturels (Médiathèques publiques,1979, p.59).

3.

Médialogie, subst. fém.Étude des médias. (Ds J.O., 18 févr. 1983, p.1940).

4.

Médialogue, subst. masc. ou fém.Spécialiste en médialogie (Ds J.O., 18 févr. 1983, p.1940).
Prononc. et Orth.: [medja]. Francisation totale : un média, plur. des médias selon un arrêté du 24 janv. 1983 pris par le ministère de la Communication. Flottement selon les utilisateurs : soit conservation de la forme lat.: des media, soit semi-francisation: des média, soit francisation complète: des médias (v. ex. supra). Francisation plus rapide pour ce mot que pour le composé mass(-)media dont il est issu. Étymol. et Hist. 1964 (Herbinloc. cit.). Abrév. de mass-media*Bbg. Humbley 1974, p.598.
Étymol. et Hist. 1964 (Herbinloc. cit.). Abrév. de mass-media*.
Étymol. et Hist. I A 1. 1583-90 «moyen terme» (Brantôme, Capitaines fr., M. de Montluc, IV, 52 ds Hug.); 2. 1636 logique (Mersenne, Harmonie universelle, p.361: comme l’on fait le medium ou milieu dans les syllogismes) et 1690 (Fur.Medium. Terme dogmatique, est un argument qu’on propose contre une these qu’on soutient en l’Escole); 3. 1701 mus. «registre de voix entre l’aigu et le grave» (Mémoires de l’Ac. des Sciences, année 1701, Paris, 1719, p.363); 4. 1934 Beaux-arts (Maillet, Peint. relig., p.39). B. 1. 1643 «milieu, champ d’action» (Descartes, Lettre au P. Mersenne, 23 mars ds Quem. DDL t.25); 2. 1933 p. ext. ds le domaine abstr. (G. Marcel, Journal, année 1914, p.40). C. 1836 (RaymondMedium en termes d’Anatomie, Nom que l’on donne Au doigt du milieu). II. 1854 (E. Bersot, Mesmer et le magnétisme animal, Paris, Hachette, pp.121-122). I lat. medium «milieu, centre», subst. de l’adj. medius, -a, -um «qui est au milieu, central»; comme terme de log. medium est attesté en lat. médiév. (cf. Du Cange et Latham), au sens de «substance, milieu dans lequel a lieu un phénomène» le terme est attesté en lat. médiév. du domaine angl. (Latham) et en angl. dep. la fin du xvies. (cf. NED). II emploi de l’adj. medium «milieu, intermédiaire» (cf. «milieu, substance» en angl., v. I) qui serait dû au Suédois E. Swedenborg (1688-1772), cet usage du mot s’étant répandu en anglo-amér. au mil. du xixes. (cf.DAE et Americanisms), au sens de «intermédiaire» on note déjà un empr. du fr. à l’angl. au xviiies. (1765, Berger, Rech. sur les beautés de la nature, trad. de D. Webb, p.143 d’apr. Barbier ds Mod. Lang. R. t.16, p.263).
Étymol. et Hist. 1. 1re moitié xiies. « qui est situé au milieu » meiens clergiez (Psautier Oxford, 67, 14 ds T.-L.), cf. 1remoitié xiies. mëens termes [medios terminos] (Psautier Cambridge, loc. cit., ibid.); en partic. a) 1732 log. moyen terme (Rich. [medius terminus, Trév. 1704]); b) 1827 qualifie l’état de langue intermédiaire entre la période primitive et la période moderne de la langue moyen allemand (J.-J. Ampèreloc. cit.); 2. a) ca 1260 « qui tient le milieu entre deux extrêmes » moien aage (Ph. de NovareQuatre Ages, 1 ds T.-L., s.v. eage); b) ca 1260 « qui tient le milieu de l’échelle sociale » moiennes gens (Menestrel Reims, 442 ds T.-L.); 1815 classe moyenne (Maine de BiranJournal, p. 56); c) 1530 gramm. verbes moyens « verbes neutres » (Palsgr., 1113); attest. isolée 1655 id. « verbes qui participent de l’actif et du passif, soit pour le sens, soit pour la forme » ([Arnaut, Lancelot et NicoleNlleméthode pour apprendre facilement la langue grecque, p. 88 : Des verbes moyens circonflexes); 3. 1273 « qui tient le milieu, ordinaire » (A. Ibn EzraCommencement de la sagesse, éd. R. Levy et Fr. Cantera, 6b : 3 gres sont moiens ne clers ne oscurs); 1495 habillemens moyen « de qualité ordinaire » (Coutume du Comté de Ponthieu, titre, II, XLVIII ds Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, I, 88); d’où 1837 péj. « médiocre » moyennes intelligences (BalzacC. Birotteau, p. 124); 4. 1377 math. nombres moiens selon une proporcion (OresmeCiel, éd. A. D. Menut, 194a, p. 700); attest. isolée, à nouv. ds Fur. 1690. Du lat. d’époque impériale mediānus « du milieu », lui-même dér. de medius « qui est au milieu, central, intermédiaire ».
Étymol. et Hist. A. 1. 1370 « ce qui sert pour parvenir à une fin » (OresmeEthiques, éd. A. D. Menut, p. 191, note 4 : trouver les moiens prouchains de venir a telle fin); av. 1473 trouver moyen de + inf. « parvenir à, réussir à » (Juvenal des UrsinsHist. de Charles VI [année 1388] ds NlleCollection de Mém. relatifs à l’hist. de France, éd. Michaud et Poujoulat, Paris, 1836, t. 2, p. 374); 2. 1370 « procédé, objet… qui permet d’accomplir quelque chose » moiens delibérés (Oresmeloc. cit.); en partic. a) 1794 un moyen de substance (CondorcetEsq. tabl. hist., p. 194); b) 1801 un moyen de communication ici fig. (Destutt de Tr.Idéol. 1, p. 404); 1813 moyens de transport (Jouyloc. cit.); c) 1832 moyens de production (SayÉcon. pol., p. 326); 3. 1381-89 « raison alléguée » (E. DeschampsLe Miroir de mariage, 8424 ds Œuvres complètes, éd. G. Raynaud, IX, 273); 4. ca 1485 « pouvoir, possibilité de faire quelque chose » il y a moyen de + inf. « il est possible de » (Myst. Vieux Testament, éd. J. de Rothschild, 35135). B. Subst. masc. plur. 1. ca 1500 « ressources pécuniaires, richesses » (CommynesMémoires, éd. J. Calmette, III, 119); 2. 1580 « capacités, aptitudes naturelles physiques ou intellectuelles » nos forces et nos moyens (MontaigneEssais, éd. Villey-Saulnier, I, VII, p. 30); 1587 de ses propres moyens (Lanoue, 401 ds Littré); 1836 perdre ses moyens (Balzacloc. cit.). C. Loc. prép. 1. 1495 au moyen de « à l’aide de, avec » (Coutumes du Comté de Ponthieu, titre, II, XLV ds Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 1, p. 88); 2. a) ca 1500 par le moyen de qqn « par l’entremise de » (Commynesop. cit., II, 15); b) 1508 par le moyen de qqc. « par l’intermédiaire de » (Coutumes du Duché d’Anjou, VIepart., CCIII ds Nouv. Coutumier gén., éd. citée, t. 4, p. 548). Emploi subst. de moyen1*.

 

Points les plus importants du chapitre

Le mot « médium, média » vient du latin.

  1. Média est le pluriel du mot mais on se sert actuellement du pluriel pour le singulier et le pluriel. Ainsi : les médias.
  2. Médium/média se lie aussi à la notion des moyens, c’est-à-dire, les moyens de communication.

Questions

  • Comment vous servez-vous du mot « médias » ?
  • Comment l’étymologie de ce mot influence-t-elle nos conceptions de ce qu’elle est et comment elle fonctionne ?

 

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