11 Les émetteurs

L’émetteur d’un message joue un rôle  essentiel dans la communication car sans sa construction et émission, il n’y a rien à transmettre. Dans les communications face-à-face, l’émetteur rentre dans un jeu vif avec son interlocuteur. Dans un sens, ils créent ensemble le texte de la communication dans un contexte donné  :  conversation, discours,  proclamation, débat, audience, acte de vente – achat,  etc. En folklore et en jazz, on appelle cet échange, «appel et réponse». Voyons ce phénomène en acte dans une situation du 21e siècle :

Néanmoins, l’émetteur d’un message pourrait bien être au pluriel : un groupe ou une association pourrait émettre des énoncés pour se définir, pour agir, pour interpeller aux autres.

De nos jours numériques et d’intelligence artificielle ( IA ), les émetteurs n’ont même pas besoin d’être humains. Les robots pré-programmés, nos Alexa d’Amazon ou Siri d’Apple, nous répondent.  Luka va au-delà. Selon des chercheurs IA, le pouvoir ( en anglais, agency ) pourrait au fur et à mesure sortir des mains humains à celles des logiciels. Selon Anderson et Rainie, «The experts predicted networked artificial intelligence will amplify human effectiveness but also threaten human autonomy, agency and capabilities. They spoke of the wide-ranging possibilities; that computers might match or even exceed human intelligence and capabilities on tasks such as complex decision-making, reasoning and learning, sophisticated analytics and pattern recognition, visual acuity, speech recognition and language translation »^[1] (2018, p. 1). De plus,  Rozières–chef du rubrique C’est Demain Science, Techno, français du Huffington Post après avoir lu ce même report Pew–constate, «Dans les deux cas, les exemples actuels nous donnent une idée de possibles dystopies à venir: les “fake news” de l’élection américaine et les plus récentes “deepfakes”, ces vidéos truquées, pour la propagande; l’incroyable système de surveillance 3.0 mis en place en Chine, qui va jusqu’à traquer les ondes cérébrales de ses citoyens, pour la censure et le contrôle des masses. »^[2].

Donc, lors de ce 21^e siècle. la question de l’identité de l’émetteur est devenue une question existentielle sinon de survie.